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Jean-Philippe Charbonnier

Né à Paris en 1921, il est issu d’une famille d’intellectuels et d’artistes - son père, Pierre Charbonnier, était peintre et sa mère, Annette Vaillant, écrivain, son grand- père maternel, Alfred Natanson, l’un des quatre frères fondateurs de la Revue Blanche, écrivait des pièces de théâtre.

Jean-Philippe Charbonnier entre en 1939, après avoir terminé ses études secondaires, chez le portraitiste et photographe de plateau Sam Levin. Depuis 1937, il pratique la photographie en amateur mais ignore tout encore des « mystères de la chambre noire ».
Au studio des Buttes-Chaumont, il découvre « l’envers du décor » et les « vedettes-monuments » de l’époque: Gaby Morlay, Françoise Rosay, et la très jeune Micheline Presle. Très vite il a réalisé son premier film de photographe de plateau (La mer en flammes, Léo Joannon, 1940).

La guerre interrompt cette carrière débutante et il se retrouve à Lyon dans les laboratoires de Blanc et Demilly dont il dit avoir apprécié l’extrême professionnalisme. Il passe quelques mois à Jeunesse et Montagne en Savoie puis deux années en Suisse. Fin 1944, il devient metteur en page à Libération et à France-Dimanche.

En 1945, il rejoint Albert Plécy à Point de Vue assurant textes et photos, il fait partie de ceux qui « inaugurent » le photojournalisme. C’est à cette époque qu’il fait la connaissance de Robert Doisneau.
De 1950 à 1974, Jean-Philippe Charbonnier est photographe au mensuel Réalités, auquel collabore aussi Edouard Boubat. Il effectue des reportages sur « la vie quotidienne » (Le médecin de campagne, Creuse 1950, L’étude du notaire, Amboise 1951, Le pharmacien d’Aubusson 1953, La famille du mineur, Lens 1954, etc...), devenus avec le recul du temps, d’inappréciables scènes de la vie quotidienne des années cinquante en France. Il fait un bref passage comme premier metteur en page à l’éphémère Temps de Paris.

Parallèlement, il voyage dans le monde entier: Afrique, Turquie, Canada, Japon, Moyen-Orient, Thaïlande, Ex-URSS, Chine, Mongolie Extérieure, Etats-Unis. De ces voyages sortiront trois numéros spéciaux de Réalités: La Chine, La France, Le monde.
Il réalise par la suite des reportages pour les albums de prestige (organisation mondiale de la santé, Bourse de Paris, Régie Renault, Carrefour, Royal Air Maroc), ainsi que des publicités radiophoniques, écrites par lui, pour Fujicolor. En 1968, on lui demande une « Marianne » photographique qu’il tire sur aluminium sensibilisé pour les mairies françaises.

En 1976, il inaugure avec Denis Brihat et Jean-Pierre Sudre le premier Festival d’Arles qu’animent Lucien Clergue et Michel Tournier.
La rencontre avec Agathe Gaillard marque un tournant dans sa vie: il dit s’être dès lors davantage investi dans une photographie personnelle, libéré de l’angoisse inhérente au travail des commandes, et collabore activement à la réalisation du projet d’Agathe Gaillard: créer une galerie de photographie. Celle-ci ouvre en juin 1975, au 3 rue du Pont Louis Philippe, Paris, avec une exposition de Ralph Gibson.
Parmi les expositions de Jean-Philippe Charbonnier, on peut citer celles de Photographers Gallery de Londres, en 1972, de la Galerie Agathe Gaillard, 1976, 1978, 1993, du Musée de l’Elysée de Lausanne, 1984, du Musée Niepce de Chalon-sur-Saône, 1990, et deux importantes rétrospectives, l’une au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 1983, et l’autre au Bunkamura à Tokyo, 1996.
Il obtient le Grand Prix de la Ville de Paris pour la photographie en 1996.

Jean-Philippe Charbonnier décède à Grasse le 28 mai 2004 à l’âge de 82 ans.

En 2011, à l’occasion du 90e anniversaire de sa naissance, le festival Les Transphotographiques de Lille lui consacre une exposition sur le Nord.

En 2020, le Pavillon Populaire de Montpellier organise une grande exposition rétrospective où plus de 200 œuvres sont présentées « Jean-Philippe Charbonnier. Raconter l’autre et l’ailleurs (1944-1983) ». A cette occasion, un catalogue éponyme est édité aux éditions Hazan.

Pour Jean-Philippe Charbonnier, la photographie (reportage) n’est pas donnée, c’est une révélation progressive: « On fait de bonnes photos au bout de plusieurs voyages, après avoir évacué l’exotisme, le folklorisme, le côté « photo de tourniquet ». On atteint alors le « réel » (son admiration va en tout premier lieu à Edward Weston), (...). La vraie bonne photo, c’est « la photographie qui prend le photographe », celle qui vient très exactement s’inscrire dans « sa partition » (entretien avec J-Ph. Charbonnier, juillet 1996).
« Je ne crois pas au génie, surtout en photographie: les hommes n’ont pas de génie. La Nature, l’ordre ou le désordre des choses en ont. A nous de voir, de savoir être dans le champ magnétique de cet ordre miraculeux, fugitif ou latent. » (« Un photographe vous parle », P. 201).

 

Jean-Philippe Charbonnier présente

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